Il existe une immense diversité de crayons, dont les différences sont autant d'atouts qui permettent d'approcher un style particulier de dessin. Ils peuvent être tendres, durs, gras, à mine graphite, fusain, pierre noire, sanguine, sépia, de couleurs, feutres, aquarellables...

S'il est inutile de les lister tous, il faut en revanche les connaître pour savoir déterminer l'instrument privilégié du dessin que l'on souhaite effectuer et la façon d'en exploiter au maximum les possibilités.

 



   

La graphite peut se présenter à la fois sous forme de crayon et sous forme de barre cylindrique ou carrée. Elle offre une échelle de graduation étendue et permet l'élaboration d'une très vaste gamme de valeurs, ce qui s'avère extrêmement pratique pour jouer sur les tonalités de gris, du plus foncé au plus clair.

La dureté d'un crayon est déterminée par sa graduation, la mine laissant un trait d'autant plus noir, intense et modulable que la mine est tendre et grasse. Plus la graduation augmente, plus le trait perd en intensité et en possibilités de contrastes.

Ladite graduation se décompose de la façon suivante pour indiquer les degrés de dureté de la mine :

  • HB : mine moyenne qui convient à tous les usages. c'est une mine intermédiaire qui est très utile pour les travaux courants et les esquisses.
  • B à 9B : mines tendres, adaptées au dessin d'art, particulièrement utilisées pour jouer sur les ombres et les contrastes et donner une profondeur aux dessins.
  • H à 9H : mines dures, qui perdent progressivement en contraste. Plus la dureté de la mine augmente, plus son diamètre diminue.

ECHELLE DE DURETE
(de gauche à droite, du plus tendre au plus dur)

Utilisation :

La mine graphite permet la réalisation de dégradés et de fusions de tons d'une grande valeur plastique, variant en fonction du grain du papier utilisé.

Elle permet également la mise en oeuvre de plusieurs techniques et l'obtention de diverses qualités de tracés, allant de la ligne fine, précise et claire, à l'ombrage le plus nuancé, en passant par le trait ferme et sombre. C'est ce que la rend presque incontournable en matière de dessin.


   

Le fusain naturel résulte de la carbonisation de petites branches d'arbres divers. Selon l'essence dont il est issu, il peut être dur, moyennement dur ou tendre, sa couleur variant également du noir au brunâtre.

Il se présente en général sous forme de :

  • bâtonnets d'environ 15 cm de long et d'un diamètre qui varie de 0,5 à 1,5 cm,
  • carrés de poudre compressée,
  • crayons (fusain artificiel).

J'utilise plus volontiers ce dernier, car il permet d'éviter de se tâcher les doigts malencontreusement et de laisser des traces peu esthétiques sur le papier. Néanmoins, au rendu, le fusain en crayon n'a pas la même fluidité que le fusain naturel.

Il est important de savoir que le fusain est très volatile et se broie facilement, surtout s'il est tendre. En appuyant la mine un peu fort sur le papier, celle-ci laisse des grains très fins et de petits fragmetnts, réduits à une trace lorsque l'on souffle dessus et que l'on peut en principe effacer au chiffon.

Utilisation :

Le fusain se prête à la mise en oeuvre du plus grand nombre de techniques, de part sa volatilité. S'estompant facilement au doigt, il permet d'obtenir une gamme étendue de demi-teintes. On peut atténuer l'intensité d'une zone ombrée ou adoucir les contrastes en soufflant sur la partie concernée ou en l'estompant.. Les valeurs peuvent donc être modulées à loisir : tons réhaussés, fondus, dégradés...

Il peut être utilisé seul ou en association avec d'autres mediums graphiques, qu'ils soitent fondus ensemble dans les dégradés ou mélangés au niveau des traits. En outre, utilisé avec du papier de couleur, on obtient des contrastes d'une grande vigueur ( fusain/craie blanche, fusain/sanguine...).


   

La sanguine est fabriquée à partir d'argile ferrugineuse ou d'oxyde de fer, auquel on ajoute de l'hématite ou peroxude de fer, ainsi que de la craie. C'est un des plus anciens matériaux utilisés en dessin et il est dit que Léonard de Vinci fut l'un des premiers à dessiner avec..

Elle se présente en général sous forme de :

  • bâtonnets (d'environ 0,5 cm d'épaisseur et pouvant atteindre 7 cm de long)
  • crayons (argile ferrugineuse compacte),
  • carrés Conté (argile agglomérée avec divers liants, à opacité dense sur fond de couleur et résultats d'estompage très doux)

Il existe des sanguines de différentes couleurs : rouge, marron, sépia, ocre et rouille (la plus fréquente, due à l'oxyde de fer).

Par sa chaleur, la densité de son ton, elle est particulièrement mise en valeur par les papiers de couleur et apporte au dessin diverses qualités en matière de volume qu'il est impossible d'obtenir aussi directement avec d'autres mediums, comme la mine de graphite, par exemple.

Utilisation :

La sanguine colore beaucoup le papier et il convient de l'appliquer de manière mesurée, en tenant compte des possibilités qu'offre l'estompage. Elle est moins volatile que le fusain et peut, à condition d'être utilisée sur des papiers teintés, être mise en valeur par des rehauts de blanc (craie Conté).

Elle est particulièrement utilisée pour la réalisation de portraits et de nus, car la chaleur de sa teinte sait parfaitement rendre la carnation de la peau. Elle se prête également à l'exécution de croquis rapides, permettant d'étudier les aspects essentiels du dessin : effets de lumière, clair-obscur, construction, pose ou anatomie.


   

Les crayons de couleur sont fabriqués à l'aide de pigment (qui donne la couleur) agglutiné avec du kaolin (variété d'argile) et de la cire. Leur composition et leur dureté varient, ainsi que l'épaisseur de leur mine, pour donner une gamme assez large allant des crayons utilisés par les enfants pour les coloriages aux crayons utilisés par les professionnels pour des illustrations.

Les crayons de couleur sont proposés en général dans des boîtes en carton, en métal ou en bois, par séries de 12, 24, 36, 48 couleurs ou plus. Une grande boîte de crayons peut contenir 140 couleurs, réparties sur des plateaux. La malette en bois, plus lourde, est aussi la plus commode pour le travail en intérieur, tandis que les boîtes en métal ou en carton, plus légères, sont plus pratiques à transporter.

En dessin, les crayons de couleur permettent de traduire :

  • différents degrés d'intensité de la lumière et de l'ombre (autrement que par de simples valeurs de gris),
  • une trame (effet visuel produit par la superposition de couches de hachures),
  • des dégradés plus ou moins subtils (plus les crayons de couleur sont gras, plus le dégradé est doux)

On répartit les couleurs par groupes pour mieux se repérer : jaunes, oranges, rouges, pourpres, violets, bleus, verts, bruns (ou couleurs rompues), gris, puis du plus clair au plus sombre. Il faut se rappeler que sur un dessin qui représente plusieurs plans, les couleurs froides semblent reculer, tandis que les couleurs chaudes avancent.

Utilisation :

Mélanger les couleurs usuelles est délicat et il vaut mieux disposer d'une bonne gamme de couleurs, comme une 36 teintes pour débuter. Néanmoins, un dessin très riche en nuances et en couleurs peut être rendu uniquement avec les trois couleurs primaires - jaune, rouge et bleu -, par superpositions et mélanges.

Les couleurs doivent être rangées dans la boîte de façon à pouvoir instantanément retrouver la teinte exacte recherchée par le dessinateur, car une séance de travail implique de constants changements de crayon.

Le rendu des textures est obtenu par multiplication de points, de traits, de hachures, rayures..., qui superposées les uns aux autres créent différents tons. Une mine bien taillée est essentielle pour réaliser des trames délicates et des gammes étendues.